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Les interdits la première année

Plus son environnement sera varié et stimulant, plus le bébé s’y sentira heureux. Pour son développement, une ambiance de tolérance et de détente sera toujours préférable à une éducation lourde d’exigences et de gronderies. D’où l’intérêt de lui arranger un espace où il pourra s’exprimer librement et sans risque.

Mais quel que soit le soin avec lequel vous avez aménagé votre intérieur en fonction de votre enfant, il reste malgré tout des comportements qu’il va falloir interdire.

 

Qu’allez-vous interdire ?

Cela dépend de vous et de votre capacité de tolérance. Au minimum, vous interdirez tout ce qui représente un danger direct pour l’enfant : fil électrique, prise de courant, porte du four, plaque électrique, objets cassables ou pointus, petits objets qui représentent un risque d’étouffement, etc.

Il est tout à fait légitime également, d’interdire à votre enfant de toucher à certains objets que vous ne pouvez mettre sous clé, mais qu’il pourrait abîmer ou dérégler : chaîne stéréo, téléviseur, livre à vous, canapé en cuir, etc. On entre là dans « les interdits de confort », auxquels certains ajoutent l’interdiction d’entrer dans telle ou telle pièce (le plus souvent la cuisine, la salle de bain et parfois le salon).

Au moment de décider ce que vous allez tolérer et interdire, vous devez réfléchir aux points suivants :

Plus vous aurez d’interdits, plus ils seront difficiles à faire respecter. Mieux vaut en avoir peu mais rester ferme.

Ce qui est interdit le lundi doit l’être aussi le mardi ou une heure plus tard. De même pour ce qui est permis. Ce n’est qu’ainsi que votre enfant apprendra vite à s’y retrouver et à respecter vos règles. Il est donc fortement déconseillé de se « faire avoir à l’usure ». Mieux vaut dire « oui » d’emblée plutôt que de lui laisser croire que vos « non » sont élastiques.

Un enfant à qui trop de choses ou d’expériences sont interdites, qui doit sans cesse réprimer son énergie et son désir d’activité, finit par devenir soit agressif, soit inactif ou éteint.

Ce que vous interdisez doit être raisonnable et cohérent, en fonction des besoins de l’enfant et de ses capacités liées à son âge.

 

Comment s’y prendre pour faire comprendre que telle chose est interdite ?

En joignant le geste à la parole. Vous dites « non » très fermement, mais sans agressivité, avec la voix et le langage du corps (position ferme et mouvement de tête…), il est nécessaire que vous soyez pleinement convaincu du « non » que vous posez. Votre « non » devra être suivi d’effet, c’est-à-dire que s’il n’est pas obéi, vous devrez intervenir de nouveau. Patience et persévérance seront nécessaires.

Vous allez vers votre enfant, vous le prenez par la main pour l’éloigner de son but et vous l’amenez à s’intéresser à autre chose, en lui confiant un jouet ou en lui proposant un jeu avec lui par exemple. C’est à dire que vous compensez vos « non » par des « oui » encourageants et des propositions de remplacements.

Par ailleurs, il est absolument normal que l’enfant retourne, tout de suite ou plus tard, vers ce que vous avez interdit. Il le fera parfois en vous regardant droit dans les yeux et un sourire aux lèvres. Au-delà de cette attirance pour cet objet, il veut vérifier le sens et la valeur de votre parole.

D’où l’importance de répéter le « non » fermement à chaque tentative. Il ne doit pas douter de votre détermination. C’est vous l’adulte et vous ne devez pas laisser croire à votre enfant qu’il pourrait être « seul maître à bord ».

L’enfant acceptera d’autant mieux vos interdits s’ils sont justifiés et adaptés à son âge. Il vous obéira pour vous faire plaisir si vous savez créer avec lui des rapports de confiance et de gentillesse, en lui parlant calmement, sans désir de lui imposer à tout prix votre volonté d’une façon autoritaire.

Il est possible que votre enfant, frustré dans ses élans, dans ses désirs réagisse avec force colère, il en a le droit mais cela ne vient pas pour autant remettre en question l’interdit posé. La colère passera après quelques minutes et son attention pourra se porter ailleurs. Il est important que vous teniez ferme face aux émotions de votre enfants. 

Sachez qu’il est sécurisant pour un enfant de savoir que quelqu’un veille sur lui, quelqu’un de solide, qui sait où il va et qui peut le protéger aussi de « lui-même ». 

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