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Jalousies et rivalités entre frères et sœurs, inévitables ?

 

Jalousie fraternelle : une émotion qui touche tout le monde

"J'en ai marre car je suis l'aînée et ma mère me gronde tout le temps alors que c'est ma sœur qui cherche (et après elle rigole). Ça me saoule, comment faire ?" Alice, 12 ans
 

"Mes parents ne veulent pas que je m'achète un iPod alors qu'ils ont bien voulu pour ma grande sœur. Pourtant, j'ai de très bonnes notes…" Pierre, 13 ans

 

La réponse :

Alice et Pierre, vous éprouvez un sentiment un peu désagréable et pas toujours facile à gérer : la jalousie fraternelle.
On aura beau vous dire de "ne pas faire votre vilain jaloux", pas d'inquiétude à avoir, ce sentiment existe… à peu près depuis qu'il y a des frères et sœurs ! Rien de plus normal.
Comment le définir ? C'est un goût amer que l'on ressent lorsqu'un autre possède quelque chose qu'on n'a pas. Une peur de partager ou de perdre le lien privilégié qu'on a tissé avec quelqu'un. Généralement, dans ces moments-là, on se sent délaissé(e) sans raison évidente et on a l'impression que l'autre est préféré(e), chouchouté(e).
En famille, la jalousie correspond souvent (mais pas seulement) à une bataille pour l'amour des parents. Mais ça reste une émotion banale. Pas très agréable, d'accord, mais qui touche tout le monde. Selon certains psychologues, ce serait même l'un des premiers sentiments éprouvés par l'enfant, lorsqu'il comprend qu'il doit partager l'amour de sa mère avec d'autres personnes.

Aîné, cadet ou benjamin ?

Une chose est sûre, c'est toujours l'autre le chouchou ! On s'imagine beaucoup de choses sur la place de chacun dans la fratrie. Simples clichés ou petits bouts de vérité

• Aîné : il paraît que tu es sérieux, travailleur et droit. C'est avec toi que tes parents font leurs premiers pas et apprennent ce nouveau rôle. Du coup, certains se montrent stricts et sévères avec leur aîné, avant d'assouplir leurs méthodes avec les plus jeunes. 

• Cadet, enfants du milieu : on t'imagine rebelle, révolté. Le cadet, ni aîné responsable ni petit dernier chouchouté, doit gagner sa place dans la famille.

• Benjamin : on l'entend tout le temps, le petit dernier serait l'enfant-roi, celui à qui on passe tous les caprices. La discipline des parents se relâche un peu, ils sont plus indulgents.

 

Relations entre frères et sœurs : la jalousie, il faut en parler

La jalousie, ça s'en va et ça revient

La jalousie disparaît et réapparaît au fil des ans, et on peut la ressentir à toutes les époques de la vie. À l'adolescence, elle devient parfois plus difficile à supporter. Parce qu'à cette période, les sentiments s'intensifient, parce que tu es plus centré(e) sur toi, mais aussi parce que ta place dans la famille évolue : tu passes d'enfant à adulte, tu deviens plus indépendant(e).
Les adultes n'y échappent pas non plus. En effet, à trop la cacher pendant l'enfance, la jalousie risque de revenir des années plus tard. Le meilleur exemple ? Les notaires croulent sous les dossiers de familles qui se disputent l'héritage et la mémoire de parents décédés.

 

Dépasser ses émotions

Pour éviter que cela n'arrive, il est important d'évacuer cette jalousie au moment où on la ressent. Première étape pour reprendre le contrôle : en parler à un copain ou à tes parents. Si c'est trop difficile, essaie de décrire tes sentiments par écrit, dans un journal, par exemple. Deuxième étape : comprendre que les parents n'aiment pas tous leurs enfants de la même manière. Pas plus ou moins fort, mais différemment.
Même s'ils s'en défendent parfois, ils ne se comportent pas de la même façon avec l'aîné et le petit dernier, avec un garçon et une fille. Ainsi, ils vont parfois attendre du premier qu'il soit plus responsable, plus adulte, qu'il protège ses frères et sœurs. C'est ce qui t'arrive, Alice. Ou bien, ils se montreront plus protecteurs avec leur dernier enfant, comme dans ton cas, Pierre.
Dernière étape, surpasser sa jalousie. Ça forge le caractère. C'est même une étape importante dans la construction de ton identité. Tu réaliseras que les autres ont aussi des envies et des besoins.

 

Trouver sa place

Si la jalousie devient trop difficile à gérer, essaie d'afficher ta singularité : ton frère est un pro du foot, mets-toi au saxophone ou au théâtre ! Vos activités n'auront tellement rien à voir qu'on ne pourra plus vous comparer. Au lieu de vous envier, vous commencerez à vous réjouir chacun des victoires de l'autre. La rivalité se transformera en complicité. Une fois ta place trouvée dans la famille, la jalousie s'éteindra d'elle-même. Plus sûr(e) de toi et de tes capacités, tu seras jalousé(e) pour ta maturité !

Les Relations entre Frères et Sœurs - CHER RIRE JAUNE 

Conseils aux parents :

 

 

Inévitables, oui, mais les jalousies et rivalités sont surtout saines entre frères et sœurs. Marylène Govin, psychologue, vous explique ici comment gérer les relations fraternelles et comment traiter les chamailleries voire les bagarres, dans "9h50 le matin".

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